La Bundeswehr face au changement d’ère : à-propos sur l’étude de l’IFRI


© AB Zach BarrCanadian, Army Trials and Evaluations (CATEU), Gagetown

Récemment, Leo Peria-Peigné & Elie Tenenbaum, de l’#IFRI, ont publié une étude sur la transformation de l’armée Allemande (et le changement de pallier engendré par le conflit en Ukraine).

J’adhère très largement et en recommande la lecture : Zeitenwende : La Bundeswehr face au changement d’ère.

Plus que cela, je regrette que ce genre d’étude approfondie du logiciel de pensées stratégiques & doctrinales d’un « autre » ne soit pas plus commun en France :

Vis-à-vis de la #France et ses intérêts, de telles études sur l’#OTAN, les #Netherlands et l’#Espagne seraient salutaires.

Mais, place maintenant à mes notes et commentaires :


Je recommande préalablement de lire ladite étude, ces commentaires étant relatifs à celle-ci.
L'ordre des commentaires suit la chronologie du récit de l'étude.

Concept de Nation-cadre innovant

Selon moi, ce concept a été initié par le Pays-Bas.

L’#Germany en reprend l’idée et l’applique à son échelle (et de manière plus centralisée car sa taille le lui permet, contrairement aux Pays-Bas) et à marche forcée.

Notons au passage que l’Allemagne se greffe à, ou plutôt tend à absorber, le groupe « hanséatique » Pays-Bas + Pays Baltes que j’identifiais dans mon analyse sur le PESCO 2019 (mais, Allemagne dont l’action est entravée par l’appétit Polonais [1]).

[1] Plus loin dans l'étude, les 2 auteurs reviennent eux-mêmes sur ce point d'achoppement.
Extrait de l’analyse « Who’s who » sur le PESCO 2019 – © Julien Maire

La raison d’une Allemagne intégratrice, sorte d’armée de l’OTAN, est en quelque sorte une résurgence de l’armée de RFA [2] :

Une armée disposant d’un ensemble de matériels ainsi que des bases hébergeant des forces alliées, le tout au service d’un C2 OTAN [3] (et tandis que l’on s’efforçait depuis 1945 à apprendre aux Allemands à ne plus avoir de C2, ni savoir en créer).

[2] Sans faire de parallèle aussi explicit, les auteurs abordent un peu cette relation, plus tard dans, mais presque plus pour évoquer le fait que cela se prêterait aujourd'hui d'avantage à la #Pologne.
[3] Je reviendrai plus tard sur ce point plus en détails...

Cette position d’assujettissement à l’OTAN ne s’est pas amoindrie avec la chute du mur de Berlin, bien au contraire :

Ainsi, depuis la chute du mur, sur les 10 CEMA allemands nommés :

  • Aucun ne provient de RDA
  • au moins 6 ont occupé des postes à responsabilité au sein de l’OTAN préalablement à leur prise de fonction de CEMA
  • et sur les 4 restants, au moins 1 a commandé l’IFOR et la KFOR, 2 forces de paix sous l’égide de l’OTAN

L’envoi timoré de Chars

Il faut comprendre les réticences allemandes à l’envoi de chars, à moins que les US fassent de même [les pre:iers], comme l’illustration de ce courant pacifiste, sinon anti-militariste, du moins goûtant peu au fait guerrier.

Fruit de l’enseignement par les pays vainqueurs de WW2 aux Allemands à ne plus faire la guerre et ne plus la vouloir. Ce travail de fond a porté ses fruits, peut-être même un peu trop bien… ; néanmoins, cet état d’esprit a aussi assurément beaucoup contribué au succès de la Réunification de l’Allemagne (à l’extrême opposé de ce qui se passe entre Israéliens et Palestiniens).

On retrouve cette faible appétence au fait guerrier jusque dans l’armée elle-même (aspect malheureusement peu évoqué par les auteurs), où les aspects « QVT » revêtissent un poids plus important qu’en France ; de même les Règles d’Engagement (RoE) allemandes sont souvent beaucoup plus restrictives, quand ce ne sont pas les soldats eux-mêmes qui hésitent à avoir « la mort comme hypothèse de travail » [4] (à la fois leur propre prix du sang versé, mais aussi dans le fait de donner la mort) :

Ainsi, par exemple, l’engagement allemand au Mali :

  • des Tigre UHT n’allant pas au contact et dont l’attitude donnait parfois l’impression de fuir celui-ci
  • une participation largement axée sur les aspects « humanitaires » [5] ou ne consistant pas à ouvrir le feu (Medevac, soutien logistique stratégique, formation des forces locales, etc…)
[4] "Sous le feu: La mort comme hypothèse de travail", un livre de #Michel_Goya, Ed. Tallandier
[5] Les auteurs abordent plus tard un point intéressant sur le poids de l'arme 'Santé' au sein de la #Bundeswehr

Valorisation des contributions à l’Ukraine

Attention ! L’étude de l’Institut de Kiel a été très critiquée pour son amateurisme, multipliant les biais dans la consolidation des données :

  • différentes méthodes ayant été employées dans la valorisation des matériels
  • certains non-valorisés étant abusivement déterminés à 0… (je rappelle : absence de donnée ≠ donnée égale à 0

Cette « étude » semble surtout destinée à montrer que, au-delà de tout mythe, l’aide allemande a été des plus significatives.

Budgets

Les quelques 8 Mrds€ du titre I-C « dépenses d’exploitation » sont un peu fallacieux : il s’agit ni plus ni moins que les loyers, des « prestations ménagères » externalisées et les stylos…

Il serait en particulier intéressant de savoir :

  • à qui sont versés ces loyers ? Au Gouvernement Allemand ? Aux Länders ? A des propriétaires privés ? A des Etats étrangers (US…) ?
  • si cela n’inclut pas les installations mises à disposition des alliés intégrés ? (et donc un effet de double-counting si celles-ci sont sous-louées à ces alliés qui, eux-mêmes incluraient alors également ces loyers dans leurs propres budgets.

Bien que plutôt hors sujet, j’avoue regretter que ce point ne soit pas éclairci dans ce chapitre.

De même, on peut regretter que ce titre de dépense ne soit pas évoqué alors même qu’il n’est pas porteur de valeur-ajoutée ; ce qui, avec les pensions, représente 30% du budget non-porteur de valeur-ajoutée.

Schéma tiré de l’étude – © IFRI

Taux de Disponibilités

La méthode évoquée, utilisée par l’Allemagne, est le standard OTAN en la matière : il s’agit taux de Mission Capable.

Missible Capable, Disponibilité Technique (Vehicle\Aircraft Availability), Disponibilité Technique Opérationnelle [6]… Les différentes méthodes ont leurs forces et faiblesses ; tout dépend de ce que l’on veut mesurer. Plus exactement, elles sont complémentaires.

J’ai écrit plusieurs articles et de nombreux tweets sur le sujet [7]. Je ne commente pas plus…

[6] L'indicateur de Disponibilité Technique Opérationnelle étant sans doute le moins honnête, politiquement, puisqu'il pose d'emblée une dichotomie entre les moyens (les parcs) et les ambitions (le format opérationnel).
[7] Articles : voir sur ce blog.
Tweets : effectuer des recherches parmi mes tweets avec les termes tels que "disponibilité", "DT", "mission capable", "MC", "availability", "AA", "DTO", "dispo"...

Sentiment national & réputation des armées

Oui ! La Bundeswehr est, depuis quelques années, beaucoup plus visible : en témoigne l’activité de ses comptes sur Twitter (communication accrue, mieux illustrée, « osant » montrer des matériels en action).

Leopard II vs. MGCS (p. 39)

Attention aux horizons !

J’ai toujours un peu de mal avec ceux tendant à opposer les projets d’un MGCS et d’un MLU de Leopard 2

Le #MGCS ce sont des premières livraisons pas avant 2040-2045… Et donc une pleine dotation vers 2050-2060…

Cela laisse donc potentiellement le temps à un Leopard 2A8.

Plus problématique est le cas des Leclerc qui devront (devraient ?) dépasser le demi-siècle de service opérationnel…

La Place de l’OTAN comme cadre stratégique doctrinal

Oui ! Oui sur tout le paragraphe introductif !

Et même au-delà : l’Allemagne est loin d’être la seule à penser ainsi : citons par exemple les Pays-Bas, les pays Baltes…

Le fait est qu’à peu près tous les pays européens membres de l’OTAN pensent ainsi. La nuance se situe plus sur leur rapport au pilier Européen d’une part et au pilier US d’autre part (et la primauté d’un pilier par rapport à l’autre dans leur vision stratégique).

FNC

Là se construit une Europe de la Défense… à travers l’OTAN.

Mais comme la France reste très en marge au sein et vis-à-vis de l’OTAN, cela lui échappe. Elle reste perchée sur son totem d’une Europe de la Défense hors cadre OTAN, corbeau solitaire avec son fromage qui n’intéresse aucun renard… Qu’importe qu’elle ait raison ou tort sur le fond (l’idée) : de fait la France a tort sur la forme (isolée) ce qui la rend incapable d’influencer le fond.

Les mutualisations initiées par les Pays-Bas ont posé un terreau facilitant l’adhésion au principe de FNC allemand.

Et, oui, les initiatives européennes, en bonne part, sont là pour aider à construire \ renforcer le pilier Européen de l’OTAN. (Et non, contrairement à la perception française, à construire un pilier Défense au sein de l’UE [émancipé de l’OTAN]).

Concernant le tableau III-1 sur les clusters FNC vs. CSP, il aurait été intéressant d’ajouter les projets où l’Allemagne est membre non-coordinateur (Data [EURAS, C2 CSDP], Intégration [Co Basing], Communication [ESSOR], Mobilité [Military Mobility]…) : autant de domaines que les auteurs ont cité précédemment comme entrant dans le champ d’intérêt allemand.

Tableau des projets PESCO 2019 et des participations associées – © Julien Maire

Enfin, concernant l’ESSI, il y a bien sûr une forme de confusion par l’Allemagne entre vitesse et précipitation. Héritage malheureux de mauvaises expériences sur les retards de programmes lancés en R&D, en particulier ceux impliquant la France (avec encore récemment le SCAF et le MGCS). Dès lors, ils préfèrent un « tiens » que deux « tu l’auras »…

On le voit sur d’autres programmes : le désintérêt pour un Mk.III poussé par la France ; mais y compris de manière plus générale vis-à-vis de la R&D, avec par exemple une certaine prise de distance avec les développements d’Eurofighter (et certains consentis, mais du bout des lèvres, malgré le poids d’Airbus et de IG Metall).

C2 or not C2 ? That is the question…

Sur la capacité de l’Allemagne à prendre [et assurer][8] un leadership C2, il ne faut pas se faire d’illusion :

Si l’on raisonne en RACI[9], les allemands accepteront de prendre la Responsability (la gestion d’exécution), mais je ne les vois en aucun cas prendre l’Accountability (et donc le rôle d’autorité décisionnelle) qu’ils laisseront au HQ de l’OTAN.

Et, effectivement, le cas sur le don des chars (mais pas que), en est un exemple cinglant.

Le fait est que l’Allemagne et son armée [depuis la fin de WW2] ont toujours agi sous tutelle, sous mandat, d’une autorité supérieure.

[8] Car le dire (prendre le leadership) c'est bien, mais le faire (assurer le leadership) c'est mieux !
[9] RACI = Responsible, Accountable, Contributor, Informed
Le RACI est une méthode d'identification des Rôles & Responsabilités, en identifiant qui a la charge d'exécution (R), qui porte la responsabilité d'autorité (A), qui contribue (C) et qui doit être tenu informé (I).

Et même dans ces cas-là, comme en Afghanistan ou au Mali, elle a été très critiquée sur ses RoE trop strictes préservant de fait elle et ses soldats d’une prise de décision d’ouverture de feu et de donner la mort.

Michel Goya a sorti un livre intitulé « Sous le feu : la mort comme hypothèse de travail ». La symbolique de la phase est forte. Or l’Allemagne n’a justement pas cette hypothèse de travail : ni dans le fait de subir la mort, ni dans celui de la donner.

D’autres éléments illustrent cette volonté de ne pas agir au-delà de l’horizon de ses frontières ou celles de l’Europe : pas de Porte-Avions, ni de PHA, ni autre bâtiment de projection et n’ambitionne pas d’en avoir… Ce, malgré le fait que ce soit un pays industrialisé avec un PIB élevé et un front maritime (Italie, Espagne, en ont ; même les Pays-Bas ! dans une moindre mesure). [10]

Schéma tiré de l’étude – © IFRI
[10] Les auteurs abordent finalement brièvement ce point vers la fin de l'étude.

La Chine

Sans le conflit en Ukraine, certainement que la Russie serait elle aussi décrite comme « un partenaire, un concurrent et un rival » (l’ordre des 3 qualificatifs, avec l’aspect partenaire mis en avant, n’étant certainement pas du au hasard).

Les Pays-Bas et la Baltique

Dommage qu’il ait fallu attendre la page 68 pour voir abordé le facteur « Pays-Bas » dans la politique Allemande, tandis que celle-ci me semble s’appuyer sur des initiatives néerlandaises (en en poussant la logique plus loin, plus large et plus vite).

A ce titre, la « ligue hanséatique », ou baltique, est d’ailleurs d’abord le résultat d’un travail de soft-power des Pays-Bas ; que l’Allemagne a astucieusement investi et exploité.

Surtout, je regrette que l’étude n’aborde pas cet aspect de « parenté », « primauté » dans la fédération des « petites nations » de la Baltique. Sans ce terreau, l’Allemagne aurait-elle pu fédérer ces nations ? Aussi vite ?

La Pologne

Par ailleurs, là est la rivalité avec la Pologne qui, depuis à peu près le même moment que l’Allemagne, a des vues sur cette « ligue hanséatique » comme terreau de partenariat et de soft-power. Or, dans ce cadre, les ambitions allemandes rentrent directement en conflit avec celles polonaises. Je ne m’étends pas plus dessus : les auteurs de l’étude abordent très bien cet achoppement.

En revanche, si la Pologne préfère acheter US ou coréen, c’est aussi dans cette stratégie de devenir un acteur majeur (voire de damer le pion aux Allemands sur où placer le barycentre OTAN [11]) :

Ils sont en train de créer une BITD.

Les Etats et entreprises européens, marqués par la crise de 2008-2012, ont rechigné à proposer de l’offset ou même à accorder la production sous licence (et même parfois peut-être traité la Pologne de manière hautaine ?). Qu’à cela ne tienne : les entreprises US (ou coréennes) sont toutes disposées à le faire, elles :

  • la Chaine de S-70i (via une filiale polonaise de LM, en fait une ancienne entreprise d’aéronautique polonaise racheté par Sikorsky en 2007 [12])
  • le déménagement de la maintenance des F-16
  • General Electric et ses filiales Européennes
[11] Citons, dans ce même contexte, la menace de Trump de justement déplacer des forces basées en Allemagne vers la Pologne.
[12] Notez au passage l'investissement sur risque fait, en prévision des demandes en Europe de l'Est suite à leur intégration dans l'OTAN.
A titres de comparaison, Leonardo racheta PZL Swidnik en 2010 seulement ; et Airbus Helicopters signait en 2014 un accord d'implantation en Roumanie, dont l'usine vit le jour en 2016.

Couple Franco-Allemand

Concernant le fait de « amener la France à repenser en profondeur ce qu’elle espère [du couple franco-allemand] et les conditions [pour cela] » :

Il m’est d’avis que l’Espagne répond[rait] sans doute mieux aux attentes.

D’où ma remarque en introduction invitant à une étude similaire portée sur l’Espagne.

Coopérations industrielles

Non ! Le H145 n’est pas un programme franco-allemand ! C’est un pur programme allemand (évolution du BK-117, lui même dérivé du Bo-105), même si la France en a acheté, tout comme l’Allemagne a acheté des Cougar.

Pour le reste, une coopération industrielle n’aboutit généralement que lorsqu’elle ne vient pas directement concurrencer le marché « legacy » de chacun des partenaires, pas marcher sur leurs plates-bandes, leurs prés carrés.

  • Ainsi le Tigre s’est fait
  • Même le NH-90 : réacquérir de la capacité navale pour Airbus Helicopters et Thales (même si, d’ailleurs, c’est AgustaWestland qui était leader sur le NFH)
  • A l’inverse, le cas des participations de BAE et Leonardo sur le F-35 n’entre pas dans ce cas de figure : ni BAE, ni Leonardo ne proposent d’avion de comnbat ; le Typhoon appartient au catalogue du consortium Eurofighter.

Cela peut se comprendre aisément : si une coopération ne développe pas la couverture de marchés de l’entreprise, ne lui permet pas de pénétrer de nouveaux marchés, à quoi bon ?

Pire : comme l’Humain a tendance à sous-estimer les risques face aux possibles bénéfices… Pourquoi alors partager à 50-50 quand vous pensez qu’en lançant un produit seul de votre côté vous prendrez des parts de marché à l’autre sans perdre une once des vôtres ?

D’où l’importance que le projet ait comme fil directeur de compléter votre panel d’offres et non le concurrencer.

La France

La France et le budget

L’Allemagne a-t-elle vraiment tort quand elle perçoit l’approche Française d’une coopération comme le résultat de son incapacité [budgétaire ou de retour sur investissement et donc de viabilité économique] à y aller seule ?

Eurodrone, SCAF, MGCS, MAWS… tous ces programmes, s’ils étaient menés en solitaire, présentent leurs risques vis-à-vis de la soutenabilité du budget Défense français :

  • Eurodrone, SCAF et MGCS sur l’ampleur des budgets R&D
  • Eurodrone et MAWS sur le poids de la R&D face à des besoins de micro-flottes (ce qui conduirait à exploser les coûts unitaires et d’exploitation, handicap tant pour doter l’armée que pour vendre à l’Export)
  • MGCS où nous ne sommes ni un leader ni même véritablement un challenger du marché du MBT (et donc, ici, sur le retour sur investissement par les Exports)

La France, par doctrine stratégique, fait le choix d’un format d’armée complet (bien plus que l’Allemagne ! Dissuasion nucléaire, porte-avions, spatial…) obligeant à un éventail de moyens plus large et donc, souveraineté & autonomie de Mise En Oeuvre obligent, à un poids de R&D plus conséquent en part de budget comme en points de PIB.

Ajoutons que, en sus, le maintien des capacités permanentes de dissuasion nucléaire et de projection, ainsi que son engagement extra-européen (avec 20 ans d’Opex majeures) viennent d’autant limiter les possibilités de fléchage budgétaires vers la R&D.

Depuis les années 1990, le budget Français a continuellement été supérieur à celui de l’Allemagne. Et la part attribuée à la R&D, environ 3 fois supérieure ; cela au prix d’une réduction des formats. Mais ces réductions de formats & moyens ont atteints leurs limites, à l’heure où se conjuguent les grands renouvellements générationnels de parcs, l’apparition de nouveaux vecteurs (drones, très haute altitude, V-MAX, etc…), le monde qui se réarme (devant donc encourager à une réhausse des formats)… Le budget peine à répondre à tous ces enjeux.

La France et son rapport à l’autre

Sans que ce biais soit l’apanage de la France, celle-ci s’est souvent considérée comme meilleure que l’Allemagne au travers du prisme Français des enjeux. Tandis qu’il aurait fallu évaluer cela au travers du prisme de son interlocuteur, c’est-à-dire l’Allemagne.

En outre, ça a conduit à avancer des arguments complètement inaudibles outre-rhin car hors de leur prisme.

Des erreurs similaires ont été commises dans les réponses de Dassault aux appels d’offres Belge [13] et Suisse [14].

[13] avec l'offre hors cadre de l'appel d'offres
[14] où, entre autres, tant Dassault que la France se sont semble-t-il trop attachés à conforter leur succès en Suisse Romande au lieu de séduire la Suisse Alémanique (ce qu'a fait LM)

Aggiornamento intellectuel de Paris

Je ne sais pas si celui-ci doit avoir lieu vis-à-vis de l’Allemagne ? Ne devrait-il pas être plutôt, ou du moins avant tout, vis-à-vis de l’OTAN ?

Commande d’E-MBT de transition

C’est un point que j’évoquais brièvement dans un échange sur Twitter face à la dichotomie entre le vieillissement des Leclerc et le report des premières livraisons de MBT du #MGCS.

Une autre alternative pouvant être des Leopard 2A8 en parc d’intérim, moyennant en échange un workshare sur les Leopard 2A8 ou un offset par ailleurs. Cette option pouvant aider à consolider la fusion de KNDS.

H145 bis repetita

Ni un programme en coopération, l’Armée de l’Air et de l’Espace n’a pas non plus de H145.

Seules la Gendarmerie Nationale et la Sécurité Civile ont des #H145.

L’ #French Air Force, pour sa part, dispose de SA 330 ‘Puma’, H225M ‘Caracal’ et AS 555 (H125M) ‘Fennec’ ; et aura à terme des H160M ‘Guépard’ devant remplacer les Fennec.

Drone ‘MAWS’

Oui !

Et ce n’est pas faute d’avoir tweeté que l’échec du programme #MAWS devait encourager à repenser le découpage des Rôles & Responsabilités dans les liens vecteurs-missions sur tout ce qui touche aux missions maritimes aéroportées hors porte-avions : (voir tweets)

J’espère que vous avez apprécié cet instant de lecture (sans doute un peu trop long) et qu’il vous aura donné envie d’aller plus en avant sur certains sujets.

Vous pouvez également retrouver les 2 auteurs de l’étude sur Twitter : #ElieTenenbaum et Leo_PeriaPeigne.

Julien Maire

Spécialisé dans l'amélioration et la coordination industrielle, avec plus de 15 ans dans le secteur aéronautique & défense.

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